La guerre fait rage depuis deux ans sur le sol ukrainien, faisant des centaines de milliers de morts. Cette guerre n’est pas seulement un affrontement d’une violence inouïe sur le sol européen, mais elle est une véritable saignée démographique. Chaque jour meurent de jeunes Européens sur le sol européen au prix d’une guerre civile entre deux peuples slaves.
Or ce conflit qui malheureusement a commencé bien avant l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe , avec des affrontements entre armée ukrainienne et troupes d’auto-défense russes, n’est pas le premier conflit qui voit deux peuples européens, de même religion et de même couture, s’entretuer. Une guerre civile entre peuples slaves s’est déroulée dans les Balkans dans les années 1990, rappelons le En Croatie, puis en Bonsie-Herzégovine et enfin au Kosovo et Métochie. Ce ne sont pas moins de trois guerres en moins de dix ans qui ont amené leur cortège de morts et de destruction.
Les mêmes qui hurlent au loup en dénonçant les atrocités de l’armée russe ont couvert des massacres : Racak ou Markale. Rappelons nous comment les Etats-Unis, avec leurs affiés allemand ou anglais, ont couvert les atrocités commises par leurs alliés dans les Balkans à l’époque !
Les mêmes qui hurlent au loup en critiquant le pilonnage systématique des villes et objectifs ukrainiens par l’armée russe ont vite oublié les bombardements massifs de l’OTAN sur tout le territoire de la Serbie.
Du 24 mars au 8 juin 1999, 19 pays parmi les plus industrialisés du monde ont attaqué la petite Serbie. Pas moins de 2300 frappes aériennes opérées à plus de 5000 mètres de hauteur ont détruit tout le tissu économique de la Serbie, déversant 22000 tonnes de bombes sur un territoire d’à peine 88 000 km2. On se souvient de la prédiction terrifiante de Wesley Clark, « nous allons ramener la Serbie à l’âge de pierres » : ce vœu démoniaque s’est réalisé en quelques semaines, avec la destructions des usines, des ponts, des voies ferrées, des hôpitaux et desécoles, à un niveau bien supérieur à ce que fait aujourd’hui la Russie.
Des bombes à uranium appauvri ont été déversées, sans aucune plainte des écologistes.
En une seule attaque, le 23 avril 1999, sur les locaux de la télévision nationale, ce sont pas moins de 17 journalistes et techniciens serbes qui sont morts : je n’ai pas entendu un seul mot de la part de Reporters sans frontières pour soulever ce crime ignoble contre la liberté de la presse.
Cette guerre en Ukraine n’et donc pas malheureusement, comme on entend dans certains médias main stream, la première guerre sur le sol européen depuis 1945.
Le but des initiateurs de ces guerres est clairement de cacher la réalité des guerres yougoslaves Pourquoi me direz-vous ? Parce que si jamais la vérité apparaît au grand jour sur la manipulation des massacres ou la réalité des destructions massives, tout le narratif sur la pseudo culpabilité des Serbes dans un cas ou de Russes du Donbass dans l’autre, retombe à plat.
Ces guerres balkaniques ont été initiées par le complexe militaro industriel américain à la fois pour développer leur hyperpuissance en Europe et pour enfoncer un coin dans le dispositif russe.
Les bombardements de l’OTAN sur la Bosnie-Herzégovine en 1994 et sur la Serbie en 1999 avaient pour but de mettre la main sur les richesse du sol et du sous-sol. Il fallait aussi pour l’hyperpuissance états unienne s’installer durablement en Europe : la base de Bondsteel.
Mais enfin et surtout , dans le prolongement de la guerre froide, les dirigeants des USA avaient à cœur de refouler au plus loin les intérêts russes en détruisant des pays alliés des Russes, comme la Serbie.
Il faut donc pour toutes ces raisons arrêter ce cycle infernal qui nous verrait foncer tête baissée vers un conflit généralisé.
Il faut tout de suite arrêter cette boucherie qui se fait sur le dos des Européens et qui aboutit à la destruction économique, morale et politique de l’Europe.
Les vrais pacifistes sont les patriotes qui, contrairement aux mercenaires qui viennent enflammer et pérenniser cette guerre, réclament toute affaire cessante des négociations de paix.
Un conflit généralisé ne ferait que détruire complètement l’Ukraine et rejetterait l’Europe dans les oubliettes de l’histoire !
Alexis Troude
Professeur à l’Université de Melun Val de Seine
Président du Collectif France-Serbie
24 mars 2024