L’éveil du printemps au mois d’avril, accompagné des journées plus longues et ensoleillées, nous rappelle une fête, déjà traditionnelle, organisée chaque année en l’honneur de la capitale serbe- notre Belgrade. Or, il s’agit des « Journées de Belgrade » qui se déroulent entre le 16 et le 19 avril avec une continuité établie depuis 2003. En d’autres termes, les citoyens y intéressés pourront participer cette année à la 20e édition de la fête municipale centrale, composée de plusieurs événements culturels et artistiques.
Bien que le site sur l’emplacement de Belgrade moderne fut déjà fondé au IIIe siècle avant J.-C. sous l’appellation de Singidunum par la tribu celte de Scordiques, les autorités municipales ont pris deux dates ultérieures mais très importantes dans l’histoire de Belgrade, comme des jalons pour marquer son enracinement dans la durée pluriséculaire. La première année dans ce contexte remonte au Haut Moyen Age, c’est-à-dire en 878 quand le 16 avril de cette année le nom slave de « Belgrade » (« ville blanche » en français) fut mentionné pour la première fois officiellement (selon les données dont on dispose aujourd’hui) dans une lettre du pape Jean VIII. La deuxième date, pertinemment choisie à notre sens, est celle du 19 avril 1867, lorsque les autorités turques ayant le contrôle à l’époque de la forteresse de Belgrade ont remis ses clés au prince Michel, au bout des négociations diplomatiques assez habilement menées par ledit prince et son gouvernement.
Une grande stèle blanche fut édifiée ultérieurement, à l’occasion du centenaire de l’événement historique (en 1967), pour marquer le lieu exact de cet événement historique qui signifiait, à la fois symboliquement et réellement, la reprise de Belgrade par les Serbes après plusieurs siècles de l’occupation étrangère, en premier lieu turque, mais aussi autrichienne dans une moindre mesure. La joie populaire fut telle en cette année 1867 qu’une grande canonnade fut ordonnée par les autorités militaires depuis la forteresse, accompagnée des cloches qui sonnaient bruyamment et joyeusement depuis les églises orthodoxes du même quartier.
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