● Quelle est la position de la France?
La France a récemment bloqué le déclenchement des négociations d’adhésion avec deux pays des Balkans, l’Albanie et la Macédoine du Nord. Emmanuel Macron a notamment brandi le besoin de réformer le fonctionnement de l’Union européenne, car il «n’est plus adapté», «trop bureaucratique», et «ne parle plus aux peuples». Il a également pointé du doigt le déroulé de la procédure d’adhésion qui fait que depuis 2010, les Albanais n’ont plus besoin de visa pour circuler dans l’espace Schengen. Aujourd’hui, avec 8 261 dossiers en 2018, l’Albanie fait ainsi partie des principaux pays d’origine des demandeurs d’asile en France, derrière l’Afghanistan. Une situation en partie due au fort taux de chômage du pays.
● Cette position est-elle partagée?
Les Pays-Bas et le Danemark ont appuyé la position de Paris. Mais l’avis de la France ne fait pas l’unanimité; il constitue une «erreur stratégique» pour de nombreux pays membres, assure Traian Sandu, qui rappelle que l’élargissement serait un signal positif après le Brexit. Il permettrait de démontrer le dynamisme de la nouvelle Commission, notamment dans une région encore tendue par les affrontements ethno-religieux et où, historiquement, l’UE a démontré son impuissance pendant les guerres yougoslaves. Lors du congrès à Zagreb le 20 novembre dernier, la chancelière allemande Angela Merkel a ainsi exhorté à «parvenir à un accord le plus rapidement possible». «Il est de notre intérêt stratégique d’associer les Balkans occidentaux», a renchéri auparavant sa compatriote, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. «Ces deux pays «méritent que nous ne changions pas de règles au milieu du gué», a-t-elle fait valoir.
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