La Serbie se soumet au projet de Grande Albanie?

23. decembar, 2019 Napišite komentar

Il faut également dire que, si de nombreux médias alternatifs ont excellé en signalant ces desseins géostratégiques étasuniens, visant à forcer la Serbie à « reconnaître » le Kosovo, bien peu ont osé en regard préciser quels intérêts la Russie avait également dans cette affaire, du fait que ce dernier point est trop « politiquement incorrect » pour beaucoup. L’auteur du présent article avait déjà analysé les calculs stratégiques d’arrière-plan du Kremlin, début 2019, dans son article « La Russie pourrait revenir dans les Balkans (de manière controversée) par la grande porte« , qui s’appuyait sur trois analyses d’experts membres du Russian International Affairs Council (RIAC), un think-tank très influent et bien connecté à Moscou, prouvant que Moscou ne serait pas si gênée que cela si la Serbie cédait aux projets occidentaux : on semble s’être résigné à Moscou à l’idée que ces projets sont sans doute irréversibles, sauf à réaliser d’importants (et inacceptables) sacrifices pour les enrayer (et ce sans garantie du succès). Aussi, la position tacite de la Russie semble être de se borner à canaliser si possible cette dynamique stratégique.

C’est à la lumière de cela que l’on peut également comprendre pourquoi Moscou a reconnu le changement de nom inconstitutionnel de la république de Macédoine, malgré sa promesse antérieure de ne pas le faire ; il s’ensuit qu’elle devrait également respecter la volonté du gouvernement de Serbie, internationalement reconnu, indépendamment de l’inconstitutionnalité des décisions de ce dernier vis-à-vis du Kosovo. L’analyste politique patriote Anna Filimonova, qui ne mâche pas ses mots, a levé l’alerte dans un article de 2018, sous le titre « La Russie est en train de perdre le peuple serbe » , indiquant que cette approche russe centrée sur ses intérêts propres, posait le risque de perdre l’immense soft power dont la Russie dispose en Serbie ; en ne prenant pas en compte l’immense opposition intérieure serbe aux projets de Vucic vis-à-vis du Kosovo, et afin de préserver les contrats entre les États qui sous-tendent aujourd’hui l’influence russe dans le pays des Balkans. Mais ces avertissements seront probablement tombés dans l’oreille d’un sourd : la Russie contemporaine a rompu depuis longtemps avec la politique de « révolutions des peuples » de son prédécesseur soviétique, et se préoccupe beaucoup plus désormais des relations inter-élites au niveau des États, pas au niveau interpersonnel.

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