Dans le but de consolider la connaissance du christianisme orthodoxe au sein du peuple serbe, Saint Sava organisa l’Église serbe, il établit aussi le Code de Saint Sava, Krmcija ou Nomocanon. Il avait commencé à le rédiger sur le mont Athos, puis à Salonique et le termina en 1220. Il a pour base des lois serbes et byzantines et a été adapté aux besoins de l’église serbe. Ce texte se compose de lois civiles et ecclésiastiques.
Ce texte respecte et repose sur la règle du christianisme orthodoxe établie sous Constantin Ier, « le travail de consensus entre les autorités religieuses et laïques », concept qui était très cher à saint Sava et qui laissera une trace dans la Serbie médiévale et même moderne. Même si à l’époque, saint Sava était en contradiction avec une nouvelle politique du patriarche de Constantinople, qui lui, influencé par Rome, poussait à l’omnipotence spirituelle.
Par la suite, le concept de consensus dominera de nouveau à Constantinople et aujourd’hui encore, le premier ministre grec se rend régulièrement sur le mont Athos pour recevoir les hommages des moines comme le faisaient les souverains orthodoxes à l’époque de saint Sava.
À Zica, en 1221, Sava publia un guide pratique de la véritable foi orthodoxe de l’Église serbe, où il établit comme seule autorité, les conciles œcuméniques et les enseignements des pères de l’Église comme unique règle.
Dans le même temps, il condamna les enseignements hérétiques des bogomiles, plus connus en Europe occidentale sous le nom de cathares, qui avaient pour origine la Bulgarie, l’hérésie s’étant répandu en Serbie en provenance de la Bulgarie, son père Stefan Nemanja fait expulser les Serbes devenus bogomiles en Bosnie-Herzégovine, région où ils prospéreront par la suite. Le Guide et le code de Saint Sava sont la colonne de l’autocéphalie orthodoxe serbe.
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