Dans le cadre la commémoration plusieurs participants ont rappelé les faits tragiques, et parmi eux notamment l’une des rares victimes rescapées du camp de Jasenovac, toujours vivante, Smilja Tisma, députée pendant la législature précédente, née en 1929, qui a notamment souligné le besoin que la culture de la mémoire soit transmise aux jeunes générations afin que les horreurs pareilles ne se produisent plus jamais. Le seul chiffre d’enfants tués en Croatie pendant la Deuxième guerre mondiale, évoqué par Smilja Tisma- 74 000- en dit long sur la brutalité inouïe du régime croate, qui était connu, entre autres, pour ses méthodes inédites quand il s’agissait de massacrer les Serbes par tous les moyens imaginables – certains esprits minutieux les ont répertoriées plus de 50, les diverses armes blanches étant privilégiées « naturellement » par les sadiques ! D’autre part, l’historien et l’académicien Vasilije Krestic a élevé sa voix contre toutes les tentatives perfides, récemment notées, visant à minorer le nombre de victimes serbes sur le territoire de la Croatie fasciste, et notamment celles provenant de certains personnages publics du côté serbe.
Ajoutons également que les représentants des victimes provenant des peuples juif et tsigane ont été présents, ainsi que quelques dizaines d’écoliers venus des différentes villes serbes.
Ce qui mérite en revanche d’être particulièrement souligné à cette occasion c’est le besoin qu’une résolution spéciale soit adoptée par l’Assemblée nationale (surnommée de manière informelle « Résolution de Smilja »), et qui condamnerait officiellement une fois pour toutes, au nom de l’Etat serbe, le génocide incontestable commis contre les Serbes, les Juifs et les Tsiganes par les Oustachis entre 1941 et 1945, produisant plusieurs centaines de milliers de victimes, les chiffres les plus élevées atteignant même la barre de 700 000 tués. La première tentative dans ce sens a échoué dans le parlement serbe l’année dernière pour des raisons pas tout à fait claires, si ce n’est la volonté de ne pas agacer l’Etat croate, pour des raisons toujours totalement inconnues.
Le cri des victimes innocents ne s’éteindra pas avant que cette tâche nationale, humaine et chrétienne ne soit enfin accomplie…