Parmi ces nombreux et illustres Français que la capitale serbe n’a pas oubliés dans sa gratitude, il y a à notre avis un qui occupe, s’il est à juger selon toutes les marques d’estime lui étant dédiées, une place particulière à Belgrade et dont nous allons vous raconter aujourd’hui. Son nom est Alphonse de Lamartine (1790-1869), un homme cultivé, curieux et remplissant beaucoup de rôles dans sa vie longue et fructueuse.
Pour le commun des mortels son nom est avant tout indissociablement lié à la poésie romantique française qui fleurissait notamment dans la première moitié du XIXe siècle. Contemporain de Victor Hugo et d’Alfred de Musset, il entre avec encore bien d’autres poètes et écrivains dans le panthéon du romantisme français, ce qui équivaut à constater – dans le panthéon du romantisme mondial. Mais son personnage riche et pittoresque était loin de s’épuiser dans un seul registre. Notons également que sa carrière politique était assez enviable – plusieurs fois député au Parlement, il fut également parmi les « pères fondateurs » de la IIe République, ou plus précisément dans le « noyau dur » de ses créateurs directs en 1848. C’était même lui qui avait proclamé le nouveau régime politique sur le balcon de l’hôtel de ville de Paris devant la foule en liesse. Ensuite sa tentative d’accéder à la présidence de la République fut terminée par l’échec aux élections, mais cela n’amoindrit nullement ses mérites antérieurs. A la fois pieux et progressiste, il n’est pas si facile de le classifier politiquement, et probablement ce n’est même pas nécessaire.
Ses prises de positions sur les différents sujets sociaux sont assez bien connues, mais ce qui mérite d’être mis en avant ici est son engagement sincère pour l’abolition de l’esclavage dans les îles françaises d’outre-mer. Il fut même parmi les fondateurs de la « Société française pour l’abolition de l’esclavage » en 1834, dont l’objectif suprême fut atteint en 1848 une fois pour toutes.
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