Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a déclaré que le rôle historique de la MINUK est considérable. Mais la situation sur le terrain a fortement évolué dans le contexte où d’autres missions internationales ont repris son rôle. De ce fait, il est temps de faire une évaluation des avantages comparatifs de la MINUK, a plaidé la représentante. Elle a ensuite déclaré que son pays est très attaché à la paix et à la stabilité dans les Balkans. Pour cela, la Pologne estime que la normalisation entre Pristina et Belgrade est essentielle. Et elle estime aussi que l’UE devrait pousser à un instrument juridiquement contraignant pour parvenir à cette normalisation, a argué Mme Wronecka. Pour cette raison, la délégation a demandé au Kosovo de lever les taxes imposées aux biens en provenance de Serbie et à la Serbie de cesser de saboter la reconnaissance du Kosovo sur le plan international, a ajouté la représentante.
M. HAITAO WU (Chine) a rappelé que la Chine avait toujours été d’avis que la résolution de la question du Kosovo passe par un accord entre les parties, dans le respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Il a souhaité que le Kosovo mette fin à sa politique de hausse des droits de douane sur des produits serbes et mette pleinement en œuvre les accords de Bruxelles. Il a appelé les parties à ne pas poser d’actes susceptibles de raviver les tensions. Le délégué a estimé qu’au vu de la situation actuelle, il serait opportun que le Conseil reste saisi de la question du Kosovo. Le délégué a déploré les obstacles auxquels la MINUK se heurte dans l’exécution de son mandat, tout en invitant les parties à respecter le statut du personnel onusien de la Mission.
M. MUHSIN SYIHAB (Indonésie) a invité les parties à adopter de manière sincère des mesures de désescalade des tensions sur le terrain, y compris en se gardant de mener des actes de vandalisme sur des sites religieux. Il a ensuite appelé à la reprise du dialogue, arguant que c’est la seule voie pour parvenir à une solution gagnant-gagnant pour les deux parties. Il a indiqué que ce dialogue doit se faire sous les auspices de l’UE, sans délai, afin de ramener l’unité dans la région. Le délégué a d’ailleurs regretté qu’aucune réunion de haut niveau n’ait eu lieu entre Belgrade et Pristina dans le cadre du dialogue facilité par l’UE. Il a ensuite souligné l’important rôle de la MINUK. Au sujet de l’incident de Zubin Potok, qui impliquait un membre du personnel de la Mission interpellé par les autorités dans le nord du Kosovo, M. Syihab a demandé qu’une enquête soit menée sur cet acte qui viole clairement l’immunité d’un personnel international de l’ONU selon lui.
M. JARRAH JABER ALAHMAD ALJABER ALSABAH (Koweït) a plaidé pour la reprise d’un dialogue entre Belgrade et Pristina, sous les auspices de l’Union européenne. Seul ce dialogue peut permettre une résolution de la question, a dit le représentant. Il s’est ensuite réjoui du rôle joué par la MINUK en matière d’instauration de l’état de droit et de la justice. Le Koweït est d’avis que la communauté internationale devrait continuer d’offrir un soutien au Kosovo et à la Serbie pour les aider à résoudre leurs différends et pour qu’ils puissent parvenir à une normalisation, a conclu son représentant.
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