M. TIÉMOKO MORIKO (Côte d’Ivoire) a appelé les partis politiques vainqueurs des dernières élections au Kosovo à consentir aux compromis nécessaires en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. Celui-ci, a-t-il précisé, devra apporter des réponses pérennes aux nombreux défis auxquels le Kosovo est confronté, notamment la normalisation des relations avec la Serbie, la réconciliation entre les différentes communautés du Kosovo et le développement économique du pays. Le représentant a déploré le peu de progrès réalisés dans la mise en œuvre de certains des accords signés entre les deux parties, ainsi que les retards dans le processus de normalisation des rapports entre les deux pays. M. Moriko a exhorté les autorités politiques kosovares à œuvrer en faveur de l’apaisement et de la décrispation du climat sociopolitique. Il les a invitées à prendre toutes les mesures nécessaires afin d’éliminer tous les obstacles à la création de l’association des municipalités à majorité serbe au Kosovo.
Le représentant a appelé à la reprise des négociations afin d’insuffler une nouvelle dynamique au processus de réconciliation. Il a aussi appelé à la promotion des droits de l’homme et à un règlement définitif de la question de la pleine reconnaissance internationale du Kosovo et de sa participation à toutes les organisations internationales. De plus, il a plaidé en faveur de la suppression totale des droits de douane sur les produits importés de Serbie et de Bosnie. Enfin, le délégué a indiqué qu’un accord entre les deux pays devrait permettre la suspension par la Serbie de sa campagne internationale visant à convaincre les pays ayant reconnu le Kosovo en tant qu’État indépendant de révoquer cette reconnaissance.
M. MARC PECSTEEN DE BUYTSWERE (Belgique) a déclaré que les récentes élections du Kosovo avaient bénéficié d’une bonne organisation. Néanmoins, a-t-il regretté, au sein de la communauté serbe-kosovare, ces élections ont été caractérisées par un climat d’intimidation et un choix limité offert aux électeurs. Il est par ailleurs important, a estimé le représentant, que le processus de comptage et de vérification soit mené à son terme afin d’éviter toute contestation du résultat. M. Pecsteen de Buytswere a également souhaité que la formation du nouveau gouvernement donne l’occasion de garantir une participation active et significative des femmes ainsi que leur représentation égale. Il a appelé les partis politiques à mettre en œuvre toutes les recommandations des missions d’observation d’élections de l’Union européenne successives, conformément à leur déclaration conjointe d’avril 2019. Enfin, le représentant a encouragé le prochain gouvernement à poursuivre le processus de réformes, notamment dans le domaine de l’état de droit.
M. AMPARO MELE COLIFA (Guinée équatoriale) s’est dit préoccupé par la stagnation des tentatives visant à raviver le dialogue politique entre Belgrade et Pristina. Déplorant la « rhétorique incendiaire » et les « provocations » de part et d’autre, au détriment de la situation sur le terrain, le représentant a regretté le fait qu’aucune réunion de haut niveau entre les parties n’ait été organisée dans le cadre du dialogue facilité par l’UE, à l’image de l’annulation de la rencontre programmée à Paris en juillet dernier. Pour inverser cette tendance et garantir la stabilité du Kosovo, le représentant a invité les parties à redoubler d’efforts en vue de mettre en œuvre les accords signés et de relancer le dialogue, notamment sous l’égide de l’UE.
M. PAUL DUCLOS (Pérou) a dit être préoccupé par la détérioration de la normalisation des relations entre Pristina et Belgrade. Il a déploré la rupture du dialogue entre les deux parties. Sa délégation a espéré une reprise de celui-ci, sous les auspices de l’Union européenne. Pour cette raison, la délégation a appelé à la levée de tous les obstacles entravant la reprise de ce dialogue, notamment les taxes douanières et la rhétorique de confrontation de la classe politique.
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