Les conclusions de l’enquête que M. Tanin avait mandatée a détaillé les graves blessures et leurs conséquences, confirmant que les deux personnels se trouvaient dans l’exercice de leurs fonctions au moment de leur arrestation. Il a rappelé que le personnel international a été ensuite déclaré « non grata » par les autorités, un « concept inapplicable à un membre de l’ONU », a-t-il relevé.
Cependant, le haut fonctionnaire a salué la tenue des élections générales du 6 octobre qui semblent avoir donné la victoire à l’opposition et espéré que cette nouvelle équipe dirigeante promouvrait l’état de droit. Surtout, « la communauté internationale attend des responsables qu’ils réaffirment leur engagement à négocier avec Belgrade et à lever les obstacles au dialogue, à l’arrêt depuis un an », a-t-il insisté en appelant Belgrade et Pristina à « se montrer responsables ».
Les incidents de mai ont été unanimement condamnés par les membres du Conseil qui ont rappelé la police kosovare à ses devoirs au regard du droit international. La Belgique a regretté un climat « d’intimidation et un choix limité offert aux électeurs » lors du scrutin au Kosovo, appelant à la prudence tant que le processus de décomptage et de vérification n’est pas achevé, « afin d’éviter toute contestation du résultat ».
Mais l’enjeu essentiel, ont-ils convenus, est désormais de renouer le dialogue entre les deux capitales sous l’égide de l’Union européenne. Pour la France, il faut mobiliser toutes les énergies en vue de normaliser les relations entre Pristina et Belgrade: sa représentante a espéré « que le nouveau Gouvernement du Kosovo, dès qu’il sera formé, en fera sa priorité et qu’il trouvera à Belgrade un partenaire engagé ». La Côte d’Ivoire a déploré le peu de progrès réalisés dans la mise en œuvre des accords et de la normalisation entre les deux parties, appelant les autorités kosovares à œuvrer en faveur de l’apaisement et de la décrispation.
« Trop de temps a déjà été perdu », a estimé l’Allemagne, qui a prié le Gouvernement kosovar de lever les droits de douane (de 100%) imposés aux biens serbes tout en demandant à la Serbie de reconnaître l’existence du Kosovo. Pour le Royaume-Uni également, la reprise du dialogue doit être une priorité et les deux parties s’abstenir de toute provocation. Mais il les a aussi appelées à poursuivre les auteurs de crimes et de violences sexuelles, 19 ans après la fin du conflit.
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