M. Dačić a ensuite déclaré que l’Accord de Bruxelles, qu’il avait lui-même signé lorsqu’il était Premier Ministre de Serbie il y a six ans, représente une lueur d’espoir, tant il était le résultat de négociations et de décisions politiques difficiles. Il était le signe de la volonté de la Serbie d’avancer sur la question du Kosovo par un compromis, a-t-il dit. Cet accord a donc été mis en œuvre du côté serbe. Pour cette raison aussi, la Serbie reste disposée au dialogue et à la reprise des discussions dès demain, a assuré son Ministre des affaires étrangères, ajoutant que les habitants du Kosovo et Metohija ne devraient pas dépendre des caprices de Pristina et de ses actions unilatérales qui ne visent qu’une seule chose: faire avorter la poursuite du dialogue.
Le Ministre serbe s’est également exprimé sur la décision du Kosovo d’imposer une taxe douanière de 100% sur les produits en provenance de Serbie et de Bosnie-Herzégovine, après avoir tenté d’adhérer à INTERPOL. Alors que cette décision a été condamnée par la communauté internationale dans son entièreté, ces tarifs continuent d’être appliqués depuis un an, causant des dommages équivalents à des centaines de millions de dollars, a chiffré le représentant, en refusant par ailleurs que l’on dresse un parallèle entre les actions de Belgrade et celles de Pristina. Selon lui, les actions de la Serbie sont motivées par la campagne menée par le « soi-disant Kosovo » pour se faire reconnaître au plan international, après l’autoproclamation de son indépendance, « avec le soutien de certains d’entre vous », a-t-il dit.
« Si vous demandez à la Serbie de cesser sa campagne, demandez en autant à Pristina et cessez vous-mêmes la vôtre », a encore lancé le Ministre des affaires étrangères, ajoutant que pendant que l’on demande à la Serbie de cesser ses actions, le « soi-disant Kosovo », avec des diplomates albanais, bat campagne tout autour du monde pour se faire reconnaître. Pendant ce temps, l’Organisation pour la coopération islamique demande aux pays musulmans de reconnaître le Kosovo; pendant ce temps, les États-Unis et le Royaume-Uni en particulier demandent aux États Membres et au Conseil de sécurité, à chacune de ses réunions, de reconnaître le Kosovo. « Nous sommes petits, mais nous ne sommes pas stupides », a-t-il dit, ajoutant que la reconnaissance du Kosovo par 15 pays nuit au dialogue, de même que l’absence de volonté de Pristina de mettre en œuvre l’Accord de Bruxelles. La Serbie reste pour sa part prête au dialogue, a-t-il redit.
M. Dačić est également revenu sur les élections générales organisées au Kosovo et à Metohija. Il a indiqué que son Gouvernement avait pourtant mis en garde sur la possibilité que ces élections soient utilisées pour cibler les Serbes. Malheureusement, c’est ce qui est arrivé, a-t-il dit, assurant que des Serbes ont été victimes de provocation, attaqués et leurs cimetières vandalisés. En dépit de cela, le résultat a déplu à Pristina, au point de demander qu’elles soient reprises. Cette « manipulation » devrait montrer à la communauté internationale la véritable intention de Pristina. Par ailleurs, Pristina continue de faire circuler de fausses informations, y compris sur la violence sexuelle, allant jusqu’à chiffrer à 20 000 le nombre de victimes, lorsque le rapport du Secrétaire général ne mentionne que 406 personnes reconnues comme telles, sur 1 057 requêtes reçues.
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