Sur la base de ces faits et compte tenu de la situation sur le terrain, le ministre des affaires étrangères a indiqué que son Gouvernement estime que la MINUK, de même que les autres missions au Kosovo et à Metohija –EULEX, KFOR, OMIK- devraient continuer leur travail, dans la droite ligne de la résolution 1244 (1999) qui réaffirme l’intégrité territoriale de la République de Serbie, a conclu M. Dačić.
Mme VLORA ÇITAKU, du Kosovo, a estimé que sa présence devant le Conseil n’était pas le signe d’une crise mais un signe de confiance, en rappelant la tenue des élections du 6 octobre et les progrès effectués depuis 20 ans « grâce aux efforts de l’ONU ». La démocratie n’est pas un exercice facile mais selon elle, le Kosovo n’a cessé de se montrer à la hauteur de la tâche. Ces élections, a-t-elle indiqué, se sont déroulées dans un saint esprit de compétition de la part de tous, à l’exception des citoyens serbes qui ont menacé, intimidé et fait pression pour faire voter en faveur de leur parti, comme cela a été méticuleusement consigné par les observateurs internationaux, a-t-elle argué. Mme Çitaku a accusé le Gouvernement de Serbie d’instrumentaliser les citoyens serbes du Kosovo et de violer quotidiennement leurs droits. Ceci doit prendre fin, a-t-elle souligné. Depuis 20 ans, les Serbes avancent de faux chiffres concernant 200 000 d’entre eux qui auraient fui le Kosovo en 1999. Or, en 1981, le recensement indiquait qu’ils étaient 209 000, donc comment peuvent-ils être 60 000 aujourd’hui? a-t-elle demandé en appelant les Serbes à cesser de brandir de fausses données et à surmonter leur rancœur, car la réalité est là, a-t-elle tranché: le Kosovo ne se laissera pas dicter sa conduite ou être intimidé. L’intervenante a ensuite accusé la Serbie d’avoir bloqué la candidature du Kosovo à INTERPOL par une campagne de diffamation, tout en assurant qu’elle sera de nouveau présentée l’an prochain.
Le Kosovo a selon elle déjà fait la preuve de sa capacité à engager une transition en douceur et fait des efforts considérables de modernisation, renforcement des capacités et harmonisation avec les normes de l’OTAN et prend une part active à la coalition anti-Daech. Selon elle, la police du Kosovo a fait preuve d’un « professionnalisme exemplaire » quand elle a interpellé les deux membres de la MINUK qui entendaient protéger les membres du gang qu’elle était venue arrêter. Cette opération de police a été filmée et la vidéo rendue publique. De plus, elle a affirmé avoir les preuves que la MINUK avait prévenu les employés de l’ONU de se tenir à l’écart ce jour-là, mais ils sont passés outre, a regretté Mme Çitaku. Une enquête est en cours dont elle a promis de partager les conclusions le moment venu.
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