La France élit aujourd’hui son chef de l’Etat – un héritage gaulliste durable

24. april, 2021 Napišite komentar

L’élection du président de la République est toujours un événement politique majeur en France qui se déroule tous les 5 ans (rappelons que ce mandat a été écourté de 7 à 5 ans après le référendum en 2000). Aujourd’hui les Français vont élire directement pour la onzième fois depuis 1965 leur chef de l’Etat.

« La mère de toutes les batailles politiques », comme l’on pourrait la désigner sans exagération, décide du cap que va prendre le pays dans les 5 prochaines années, grâce aux considérables pouvoirs dont le chef de l’Etat en France est doté selon la Constitution de 1958. Dans le concert des leaders politiques à travers le monde le poste de président de la France, tant convoité, est l’un des quelques-uns qui permettent l’influence réelle et effective sur le cours des choses, d’abord en France naturellement, en Europe en grande partie aussi, mais dans une certaine mesure également dans ces parties du monde où l’influence politique, économique ou culturelle française est plus ou moins présente. 

C’est pour cette raison l’élection présidentielle en France attire l’attention de
tous les grands médias des quatre coins du monde, y compris de ceux venant de la Serbie. Or la « monarchie présidentielle française, taillée sur mesure du personnage illustre du général de Gaulle, a fait preuve d’une longévité manifeste, et « menace » même de dépasser par sa durée la Troisième République qui a marqué 70 ans de l’histoire française (1870-1940). Le général de Gaulle, son « père spirituel », avait l’idée, presqu’une « obsession positive », d’établir un cadre institutionnel et politique, suffisamment solide, stable et fondé sur la volonté du peuple, afin d’éviter la répétition dans l’avenir du désastre national vécu en 1940 devant l’invasion allemande, conduisant peut-être à la pire défaite dans l’histoire française, due en grande partie, outre naturellement le facteur purement militaire, à l’effondrement total du régime politique en l’espace de quelques semaines seulement.

La remarque de Charles de Gaulle adressée à l’égard du chef de l’Etat à l’époque, Albert Lebrun, a exprimé alors de manière caustique une vérité douloureuse pour toute la nation : « Au fond, comme chef de l’Etat, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef, qu’il y ait eu un Etat ». Chef et Etat, une unité indissoluble aux yeux du Général. Et surtout un chef élu directement par le peuple, à la différence de la pratique sous les régimes politiques précédents. Peut-être rien ni personne ne saurait décrire si bien la vitalité et l’enracinement de la V° République comme cette phrase devenue fameuse de l’ancien président François Mitterrand, d’ailleurs farouche adversaire de ce régime jadis : « Les institutions n’étaient pas faites à mon intention. Mais elles sont bien faites pour moi ».

Bien que certaines voix qui s’élèvent sporadiquement venant principalement d’une partie de la gauche française prônent l’institution de la nouvelle, c’est-à-dire VI° République, il est clair qu’une telle entreprise est pour l’instant hors de chaque débat sérieux, ce qui en dit long sur la ténacité de la V° République. D’autre part, l’on ne saurait nullement négliger certains défauts du régime en place ou du moins certaines des pratiques négatives – baisse de confiance des électeurs, représentativité insuffisante du Parlement, combines ou pressions subreptices lors de la collecte des parrainages pour les candidats à la présidence de la République, adoption d’une grande quantité des lois parfois inutiles et incomplètes, « oubli » du référendum comme voix du peuple, etc.

Quoi qu’il en soit, quasiment toute la classe politique s’accorde aujourd’hui à dire que l’héritage gaulliste est à préserver, en y apportant des modifications nécessaires bien entendu, mais sans toucher à l’essentiel : l’élection du président de la République au suffrage universel direct, le pouvoir exécutif fort et efficace et la stabilité des institutions.

Cette année 12 candidats sont entrés en course pour la magistrature suprême de l’Etat : Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Yannick Jadot, Fabien Roussel, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle, Anne Hidalgo, Philippe Poutou et Nathalie Artaud. Or que le meilleur d’entre eux gagne pour le bien-être de la France et de ses amis à travers le monde..

 

Dusan Gujanicic 

Tagovi: -

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