Les observateurs régionaux des Balkans craignent depuis longtemps qu’un conflit multi-national soit en train d’infuser, en résultat du projet géopolitique de « Grande Albanie » soutenu par les États-Unis, menaçant l’intégrité territoriale de la Serbie et la république de Macédoine (« du Nord »). Chacun a donc été surpris en découvrant que les deux pays les plus directement affectés par ce complot se sont purement et simplement couchés la semaine dernière, en acceptant une politique de libre circulation des personnes, sans passeport, entre les trois États. On soupçonnait de longue date que le premier ministre macédonien, Zoran Zaev, parvenu au pouvoir après une Révolution de couleur au long court soutenue par les États-Unis, allait vendre les intérêts de son pays à son voisin albanais après en avoir déjà fait autant vis-à-vis de ses voisins grec et bulgare, mais nombreux restaient à penser que la Serbie ferait au moins preuve d’une résistance de principe au lieu de se soumettre tout bonnement, et de laisser plus d’Albanais envahir son territoire souverain, après le détachement de facto des rejetons civilisationnels serbes que sont le Kosovo et la Métochie du reste de l’État.
Les défenseurs du projet enjoindront le public intérieur et international à applaudir cette décision comme une étape pragmatique tout à fait nécessaire pour éviter la grande guerre régionale crainte par de nombreux observateurs, mais la réalité des choses est toute autre : il n’y avait aucune raison urgente pour que la Serbie ouvre aux Albanais ses frontières d’ici à 2021 ; il n’y avait rien de tel en la matière que l’ultimatum de 1914. Belgrade a purement et simplement fait ce choix volontairement, estimant qu’il améliorerait ses chances d’un jour rejoindre l’UE, bien que Bruxelles n’ait jamais rien demandé de tel de la part de la Serbie (c’est là que réside la vraie surprise dans toute cette affaire). Le président Vucic est un europhile forcené, qui tient sérieusement à faire tout ce qui sera en son pouvoir pour intégrer la Serbie à l’UE, ce qui implique tacitement « la reconnaissance » du Kosovo comme « État indépendant », pré-requis implicite de toute adhésion à l’UE. C’est avec cet objectif anti-constitutionnel en tête que l’on commence à comprendre cette décision d’autoriser la libre circulation des Albanais : il s’agit de faire pression sur son propre peuple pour qu’il accepte ce qui sera devenu un fait accompli [en français dans le texte, NdT].
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