Entre Europe et Russie, la Serbie affirme sa neutralité sur la scène internationale. Vingt ans après les bombardements, Belgrade reste la capitale d’un pays enclavé, incompris s’il en est. Ébranlée par les relations tumultueuses qu’elle entretient avec le Kosovo et soucieuse de se rapprocher d’une Union européenne qui peine à lui accorder un place au sein du continent, la Serbie pourrait désormais se tourner vers l’Est et se rapprocher de Moscou, ville qu’elle considère comme une alliée fidèle et puissante.
Entretien réalisé par Étienne de Floirac (revueconflits.com)
Vingt ans après la guerre au Kosovo, où en est la Serbie aujourd’hui ?
La Serbie est un pays en reconstruction. Les guerres des années 1990 ont été très difficiles à supporter pour la totalité des Balkans et surtout pour la Serbie qui, en étant héritière de l’ex-Yougoslavie, n’a pas voulu perdre le rang qui lui était accordé par ce statut. Elle est un État qui se rebâtit dans une zone largement appauvrie par la guerre et les sanctions économiques qui l’ont précédé. Aujourd’hui, c’est un des plus grands pays en termes de nombre d’habitants, avec un taux de croissance positif et qui fait plutôt figure des « bons élèves » des Balkans, selon les indicateurs de l’Union européenne.
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