Quelles sont les relations qu’entretient la France avec la Serbie, notamment depuis les bombardements et la guerre du Kosovo en 1999 ?
Les relations ont été en dents de scie pendant la guerre. Il y avait un véritable écœurement, car la France est historiquement un allié de la Serbie : les soldats de nos deux pays se sont battus ensemble pour lutter contre l’armée austro-hongroise durant la Première Guerre mondiale. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les forces françaises et serbes ont été de nouveau alliées. L’attaque, ou plutôt l’accompagnement français de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine puis en Serbie et ce, jusqu’à des bombardements, a donc été perçue comme un coup de poignard.
Il y a eu aussi des maladresses. Pendant la dernière commémoration des célébrations de la fin de la Première Guerre mondiale, la Serbie, qui a perdu plus d’un million de ses habitants durant ce conflit, n’était même pas au rang des principaux acteurs de la victoire lors des commémorations à Paris ; elle était reléguée à un rang qui ne devrait pas être le sien. Mais, étant une nation conservatrice et traditionnelle, elle porte beaucoup d’attention à cette amitié française, qui est aussi une fierté et un honneur. Le président Macron a essayé de rattraper la situation, car il s’est rendu en Serbie il y a peu. Cela a fait des remous dans la péninsule, car les pays qui font partie de l’Union européenne n’ont pas reçu sa visite. Évidemment, c’est une opération de séduction. Pour autant, la réalité est que la France, qui avait un rôle privilégié dans les Balkans grâce à la Serbie, a perdu ce statut. Aujourd’hui, en Serbie, les principaux investisseurs sont allemands, turcs, russes ou chinois. Même les Italiens sont devant la France. Le président Macron essaye de redorer l’image de son pays, mais il y a un réel manque d’élan politique et de volonté d’établir un partenariat pour favoriser l’implantation d’entreprises françaises en Serbie. D’autres pays sont en train de prendre notre place.
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