
Série : « La Serbie dans la Grande Guerre » – Jour 9
Lorsque les derniers insurgés de Toplica furent anéantis dans les flammes des représailles bulgares, tout semblait perdu. La Serbie était dévastée, son peuple dispersé, et son armée — épuisée et décapitée — s’était repliée à travers les gorges enneigées de l’Albanie. Mais même dans ces jours les plus sombres, le cœur serbe n’avait pas cessé de battre.
Sur les rivages rocailleux de Corfou, balayés par les vents de la mer Ionienne, une nouvelle espérance naissait. Là, où les vagues pleuraient des milliers d’âmes restées à jamais dans les flots, un nouvel esprit s’élevait du peuple blessé. Fatigués, affamés, mais invaincus, les soldats serbes se rassemblaient à nouveau — pour se relever et retourner au combat.
Des médecins français, britanniques et italiens les aidèrent à se rétablir. Les Alliés fournirent armes, vêtements, chevaux. Et ceux qui avaient survécu à l’Albanie, qui avaient regardé la mort en face, se relevaient tels des phénix renaissant de leurs cendres.
Lorsqu’ils atteignirent le front de Salonique, beaucoup embrassèrent la terre en disant : « Voici notre première marche vers la patrie. »
Sur les positions de Kajmakčalan, Veternik et Dobro Polje, parmi les rochers et les brumes, se tenait une armée qui n’avait pas seulement une tâche — elle portait une mission : restaurer l’honneur et la liberté de la Serbie perdue.