Transmission d’un héritage
«C’est sans doute l’équipe qui a eu le plus d’influence sur les vingt-cinq dernières années. Oubliez les Bulls de Jordan, les Spurs, les équipes de LeBron, les Warriors : la Yougoslavie a fait de notre jeu moderne ce qu’il est aujourd’hui.» C’est ce qu’on peut lire dans un article de 2016 issu d’un magazine… américain, Rolling Stone, au sujet de la sélection yougoslave qui remporta l’or à l’Euro 1989, au Mondial 1990 et à l’Euro 1991, celle des Petrović, Divac, Radja, Kukoč, Paspalj, celle qui n’eut pas l’opportunité de défier la Dream Team aux JO 1992. Celle qui fut séparée, éclatée par la guerre. Mais a laissé une trace indélébile.
Un mot-clé : transmission. La transmission des connaissances basket, d’un patrimoine, d’une fierté à représenter sa nation. Autant de notions essentielles dans une zone meurtrie par les conflits. Le basket, moyen d’exprimer son identité pour ces petites nations en termes de population. Quand la Bosnie remporta l’Euro U16, ils étaient 50 000 (!) à attendre les héros à leur retour à Sarajevo. Quand la Slovénie disputa la finale de l’Euro 2017 et remporta l’or, au pays, plus de 90% des téléspectateurs regardaient le match. L’équipe était entraînée par un Serbe, Igor Kokoškov, qui durant tout le tournoi raconta à son jeune prodige, Luka Dončić, né en 1999, des anecdotes au sujet de l’icone yougoslave et croate, Dražen Petrović, décédée en 1993. Comme un passage de témoin. Un énième rappel de l’histoire, la force et l’héritage d’une certaine école de basket.
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