Dans l’Église Orthodoxe, le jeûne est défini, en règle générale, comme l’abstention de certaines catégories de nourriture pendant certains jours ou périodes pré-établis. Il entraîne aussi l’abstention des relations maritales et une limitation des divertissements, mais il ne se réduit pas à un nombre d’interdits. L’ascèse extérieure n’est qu’un instrument pour la purification intérieure et une aide qui permette aux fidèles de se concentrer plus sur la vie spirituelle, sur l’abstention du péché et l’orientation de la vie de plus en plus vers Dieu.
Histoire et Tradition
Les chrétiens ont hérité la tradition du jeûne du judaïsme, où des jours et des périodes spécifiques de jeûne étaient déjà établis. On retrouve le motif du jeûne déjà dans le Livre de la Genèse, alors que Dieu demande à Adam et Éve de s’abstenir de consommer les fruits de l’un des arbres du jardin de l’Eden. Le Seigneur Jésus Christ a donné, Lui aussi, des exemples de jeûne – Il a jeûné pendant quarante jours dans le désert avant d’être tenté par le diable (Matthieu 4,1-11) ; Il recommande le jeûne à Ses apôtres (pour l’exorcisation d’une catégorie particulière de démons « qui ne sortent que par la prière et le jeûne ») et annonce le fait que Ses disciples allaient jeûner après Sa Réssurection ( «lorsque l’Époux ne sera plus avec eux »).
Le sens spirituel du jeûne
Le jeûne, à côté de la prière, de l’aumône, de la confession etc. prépare la personne humaine, elle le fait exercer comme un athlète son corps, sa raison et son âme en vue d’une fête – un entraînement qui illustre aussi l’espoir des chrétiens orthodoxes de se retrouver préparés lors du nouvel Avènement du Christ. C’est aussi pour cette raison qu’on ne célèbre pas de mariage pendant les jours et les périodes de jeûne. La Confession est elle aussi essentielle dans les périodes de jeûne.
Types de jeûne
Pour les chrétiens orthodoxes, il existe plusieurs types de jeûne, en fonction du jour ou de la période liturgique et/ou de l’occasion. Ainsi distingue-t-on, par exemple, entre ce qu’on appelle le « jeûne ascétique » et le «jeûne intégral » (distinction nuancée par le Père Alexandre Schmemann dans son ouvrage sur le Grand Carême).
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