
Série : « La Serbie dans la Grande Guerre » – Jour 10
Peu d’étrangers ont témoigné autant de respect sincère envers le peuple serbe que Louis Franchet d’Espèrey, légendaire commandant français et voïvode honoraire de Serbie. Héros de la Première Guerre mondiale, son nom est gravé dans l’histoire, et ses paroles, inspirées par le courage serbe, résonnent encore aujourd’hui.
En ce jour, le 8 juillet 1942, ce grand ami de la Serbie s’est éteint — mais son admiration pour le soldat serbe n’est jamais morte.
En juin 1918, Louis Franchet d’Espèrey prit le commandement suprême des forces alliées sur le front de Salonique. Il estima que l’armée serbe, la plus combative et la mieux préparée des troupes alliées, devait être la première à lancer l’assaut.
Son jugement s’avéra parfaitement juste — l’armée serbe, après son ordre, écrasa les troupes bulgares, les força à capituler, puis brisa les forces austro-allemandes. Cet exploit fut décisif pour la fin de la guerre et la chute des puissances centrales.
Pendant la Grande Guerre, d’Espèrey commanda lors des batailles frontalières d’août 1914, et sa Cinquième armée renversa le cours du conflit lors de la célèbre bataille de la Marne, stoppant l’offensive allemande. Nommé commandant du Groupe d’armées de l’Est en 1916, il devint, le 6 juin 1918, chef suprême du front de Salonique, où il mena, aux côtés des Serbes, les combats décisifs pour la liberté.
« Les Serbes sont les meilleurs soldats ! »
Louis Franchet d’Espèrey écrivit en l’honneur des soldats serbes de la Première Guerre mondiale, les considérant comme les meilleurs parmi les alliés :
« Qui sont ces héros qui peuvent se vanter d’avoir mérité l’une des plus grandes distinctions militaires au monde ? Ce sont des paysans, presque tous — ce sont les Serbes, endurants dans l’épreuve, sobres, modestes, indomptables ; ce sont des hommes libres, fiers de leur race et maîtres de leurs terres…
Mais la guerre est venue. Et voilà comment, rassemblés autour de leur roi et de leur drapeau, pour la liberté de leur pays, ces paysans se sont transformés sans effort en soldats – les plus courageux, les plus tenaces, les meilleurs de tous.
Ce sont ces troupes magnifiques, faites de résistance et d’élan, grâce auxquelles je suis fier d’avoir combattu aux côtés des soldats de la France – vers la liberté victorieuse de leur patrie. »
Le maréchal français et voïvode honoraire de Serbie Louis Franchet d’Espèrey est décédé en 1942, mais son nom reste à jamais inscrit dans l’histoire — celui d’un Français qui a sincèrement aimé la Serbie et ses héros.