La communauté musulmane n’oublie pas 1999
L’écrivain autrichien n’a pas beaucoup d’amis parmi les Albanais majoritaires au Kosovo, où la guerre d’indépendance contre Belgrade en 1998-99 fit 13 000 morts.
Les Albanais du Kosovo n’ont pas oublié qu’en 1999, l’écrivain avait restitué le prix littéraire allemand Buechner pour protester contre la campagne de frappes de l’Otan qui contraignit Milosevic à retirer ses forces du territoire.
Mais l’auteur s’est rendu plusieurs fois dans le minuscule village de Velika Hoca, l’une des dizaines d’enclaves serbes éparpillées dans l’ancienne province de Belgrade.
Il a fait don de près de 100 000 euros au minuscule village de 500 habitants, auquel il a consacré un ouvrage intitulé « Les coucous de Velika Hoca » après une visite d’une semaine en 2008, peu après la déclaration d’indépendance du Kosovo.
À Velika Hoca, où il s’est rendu pour la dernière fois en 2014, une grande affiche ornée d’un portrait de l’auteur en train de lire un livre est aujourd’hui accrochée aux murs. « Félicitations à notre Nobel », proclame-t-elle anglais, serbe et italien.
L’attribution de ce prix Nobel 2019 de littérature est aussi une source de douleur pour de nombreux musulmans de Bosnie qui l’accusent de « nier le génocide » commis par les forces serbes pendant la guerre.
Peter Handke a également été déclaré persona non grata mercredi par l’assemblée du canton de Sarajevo, qui a estimé qu’une « visite éventuelle (…) provoquerait la colère et l’humiliation de toutes les victimes » de la guerre.
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