Au début du XXe siècle, l’Europe était une poudrière. Les grandes puissances – l’Autriche-Hongrie, l’Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni et la France – s’étaient lancées dans une course aux armements et au prestige. Les alliances se formaient et se défaisaient, les empires mesuraient leur puissance à travers les colonies et les flottes, tandis qu’un vent de liberté et d’éveil national soufflait sur les peuples des Balkans.
La Serbie, petite monarchie balkanique, se remettait à peine des guerres balkaniques (1912–1913). Bien qu’épuisée, elle était fière et consciente de son rôle dans la libération des peuples slaves du Sud. Cela ne convenait pas à la puissante monarchie austro-hongroise, qui voyait en la Serbie un obstacle à ses ambitions d’expansion vers le sud-est.
Dans ce climat tendu, le 28 juin 1914, à Sarajevo, le jeune Gavrilo Princip, membre de l’organisation « Jeune Bosnie », tira sur l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois. Ce coup de feu n’était pas seulement l’écho d’une balle de revolver — c’était l’écho d’un mécontentement séculaire et d’un désir ardent de liberté.
Un mois plus tard, le 28 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie déclara la guerre à la Serbie. La roue de l’histoire se mit en marche, entraînant bientôt le monde entier dans un conflit sanglant — la Première Guerre mondiale.
Alors que de nombreuses grandes puissances entraient en guerre guidées par leurs intérêts, la Serbie y entra portée par ses idéaux. Petit pays de tout juste plus de quatre millions d’habitants, elle se dressa face à l’un des plus grands empires du monde.
Dès les premières batailles, comme celles de Cer et de Kolubara, le monde découvrit que le soldat serbe ne connaissait pas la peur et que la liberté valait plus que tout. Cette guerre, qui allait durer quatre ans, apporterait à la Serbie des souffrances inimaginables, mais aussi une gloire éternelle. Ce serait une époque de héros, de sacrifices, mais aussi d’honneur.
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