Nécessaires rappels géopolitiques et historiques…
Le problème kosovar apparut au début du régime de Tito, croate et communiste, peu soucieux du sort des chrétiens qui voulait absolument minimiser l’influence des Serbes à la tête de la république fédérée la plus peuplée et de la capitale fédérale, Belgrade. La création de la région autonome du Kosovo constitua aux yeux des Serbes une aberration géo historique, car il s’agissait du berceau même du peuple serbe, où avait eu lieu la fameuse bataille du Kosovo Polje contre les envahisseurs turco-ottomans au XIVe siècle. Cette région, qui avait toujours été majoritairement serbophone, vit au fil des temps une très forte diminution de sa composante serbe. Ceci était lié, d’une part, à l’arrivée des migrants albanophones, puis, de l’autre, au fait que les Serbes quittèrent en masse le Kosovo – région économique très déprimée à l’époque de Tito – pour s’installer plus au Nord. Vers les années 1990, les Serbes, par ailleurs bien moins fertiles démographiquement que les Albanais, ne constituaient donc plus que 10% de la population du Kosovo, et ils étaient principalement concentrés au nord, autour de Mitrovica. Le mouvement séparatiste kosovar antiserbe, qui existait depuis la fin des années 1980, prônait la sécession et le rattachement à l’Albanie. (mythe de la « Grande Albanie »). En 1998 – 1999, ce séparatisme kosovar minoritairement terroriste-marxiste (UCK), prit la forme d’une insurrection armée plus large liée à la mafia albanaise et au terrorisme islamiste international. Il fut alors violemment étouffé par l’armée yougoslave, qui ne comptait déjà plus que la Serbie et le Monténégro. C’est alors que, décidé à réduire l’ex-Yougoslavie et son élément serbe-orthodoxe pro-russe à sa plus simple expression, l’Occident décida d’intervenir militairement pour changer le rapport de forces sur le terrain au profit des terroristes kosovars de l’UCK, devenus tout à coup des « combattants de la liberté » comme les moujahidines afghans jadis… En fait, les puissances atlantiques imposèrent par leur intervention armée – illégale sur le plan du droit international – une sécession de facto du Kosovo, également illégale – transformant ce dernier en un protectorat de l’OTAN, avec la deuxième plus grande base américaine de la région édifiée dans la foulé (Bondsteel). Ce faisant, les Occidentaux violèrent le principe fondateur de l’ordre international et des accords précités d’Helsinki sur lequel reposait jusqu’alors la sécurité européenne, à savoir l’inviolabilité des frontières reconnues internationalement. Dix ans plus tard, en 2008, les Kosovars organisèrent un référendum au cours duquel ils se prononcèrent massivement en faveur l’indépendance. L’Occident toléra appuya ce scrutin illégal du point de vue du droit international. L’indépendance du Kosovo fut reconnue par une grande partie des Etats-membres de l’Union européenne puis par les Etats-Unis, tandis que la Russie, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre, entre autres, en refusèrent de reconnaître l’Etat nouvellement né du Kosovo. Le Kosovo indépendant, donné en pâture à la mafia albanaise et aux islamistes néo-ottomans ou liés à l’Arabie saoudite ou d’autres pôles de l’OCI, qui se cachait derrière le paravent « révolutionnaire » de l’UCK, connut même depuis lors une émigration massive de sa population qui partit chercher du travail à l’étranger, preuve que la tutelle serbe n’était pas la cause de leur pauvreté. Comme jadis en Afghanistan, lorsque les Etats-Unis ont aidé des jihadistes face à l’Armée Rouge, le „dommage collatéral“ de cette politique, qui visait à empêcher les Russes et leurs alliés d’accéder au mers chaudes puis à élargir ainsi l’OTAN toujours plus à l’Est, a été la montée du panislamisme (des pays du Golfe et de la Turquie néo-ottomane). Ces conséquences catastrophiques n’ont hélas jamais conduit les stratèges occidentaux à revoir leur copie, même si le jihadisme international a pu élire domicile dans les Balkans depuis les Accords de Dayton (Bosnie) et l’amputation du Kosovo au détriment de l’Etat souverain serbe (1998-2008). Le Kosovo est ainsi devenu la région d’Europe qui a fourni (par tête d’habitants) le plus de jihadistes en Syrie et en Irak… Des dizaines d’entre eux viennent d’ailleurs d’être rapatriées du Proche-Orient.
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