La déception démocratique
Le virus du nationalisme nous a infectés aussi et ça me rend triste, se désole Zenit Djozic, l’ancien batteur croate du groupe qui a délaissé la musique au profit de la production télévisuelle à Sarajevo.
«Je suis très nostalgique. J’aimais cette période de ma vie et je crois que j’ai de la chance d’avoir vécu dans ce pays. Il n’était jamais question de ce que nous étions, de notre héritage. Ça n’était pas nécessaire d’en parler.» -Zenit Djozic
Zenit est devenu célèbre sur scène et à la télévision en flirtant avec les limites de la liberté d’expression dans un régime totalitaire en fin de vie.
Mais il croit aujourd’hui que les restrictions qui étaient imposées de force par Tito servaient, en partie du moins, au bien des populations à la croisée de l’Est et de l’Ouest dont l’histoire est parsemée de conflits.
La démocratie n’est pas bonne pour tout le monde, dit-il, pas tout à fait à la blague.
Si vous observez le contexte de la Deuxième et de la Première Guerre mondiale, ce n’est finalement pas une idée si terrible, soutient-il. D’autant qu’après nos premières élections démocratiques, les nationalistes sont arrivés au pouvoir et, quelques mois plus tard, les combats ont commencé. Vous connaissez la suite de l’histoire.
La Yougo-nostalgie : voilà comment désigner le sentiment des deux musiciens, que de nombreux habitants de l’ex-Yougoslavie partagent.
© Fournis par Canadian Broadcasting Corporation Cratère laissé par un obus dans le marché de Sarajevo.
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