Bâtir des ponts dans une atmosphère surchauffée
Dans la petite ville de Mostar, nichée dans les montagnes de la Bosnie-Herzégovine, le stari most, le vieux pont érigé au 16e siècle, ne trahit plus aucune trace de sa destruction quasi totale au début des années 90. Les touristes foulent de nouveau ses pavés, restaurés avec l’aide de l’UNESCO.
Un symbole de la fin d’une guerre fratricide. Mais les graines de la discorde et de la haine qui ont mené à sa ruine aux mains des forces croates sont toujours ensemencées aujourd’hui.
Dans l’esprit de bien des citoyens de Mostar, la guerre est terminée. Mais les politiciens de la ville chauffent l’atmosphère. Ils créent une impression chez les gens que la guerre est à la veille de commencer, dit Sead Djulic, un Bosniaque qui a vécu toute sa vie à Mostar.
Son vieil ami serbe Milan Racic a l’humour grinçant lorsqu’il parle des difficultés de cohabitation entre les communautés depuis la fin de la guerre. On ne retrouve plus qu’environ 4000 Serbes ici alors qu’ils représentaient jadis environ le tiers de la population de 100 000 habitants.
«À Mostar, les seuls qui vivent dans une véritable paix entre communautés, ce sont ceux qui sont enterrés au cimetière multiethnique de Sutina. Là, des catholiques, des musulmans, des orthodoxes et des athées se côtoient en paix.» -Milan Racic
Avec le jeune Toni Sarac, les hommes forment un improbable trio à Mostar. Le Serbe, le Bosniaque et le Croate se consacrent à unir les jeunes de leurs trois communautés à travers des projets culturels comme le théâtre.
Le genre d’initiative personnelle qui fait difficilement le poids face à une extrême droite bien active en politique.
© Fournis par Canadian Broadcasting Corporation L’ultranationaliste serbe Vojislav Seselj dans un salon du livre
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