Rien n’est réglé
De retour en Serbie, le kiosque de Vojislav Seselj attire une longue queue de jeunes Serbes qui veulent être pris en photo aux côtés du député.
L’ultranationaliste virulent a été condamné pour crimes de guerre par le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie. Des crimes dont il se dit encore fier aujourd’hui.
Sa condamnation ne l’empêche en rien de siéger au Parlement et de militer pour son projet de« Grande Serbie ».
Notre pays était artificiel et le régime communiste a détruit les terres de Serbie en les divisant, soutient-il. Je veux la Grande Serbie. Moi, mes fils ou mes petits-fils, nous y parviendrons. Tous les Serbes, dans un seul pays.
C’est le genre de discours qui plaît à Milan, un jeune étudiant en médecine qui fait écho aux propos de son modèle politique.
La Yougoslavie était une grave erreur. Nous avons donné aux Croates et aux Bosniaques nos terres et ils nous détestent, affirme-t-il. Moi, je ne déteste personne, mais j’aime mon pays et pour moi, c’est Seselj le président.
À quelques kiosques de là, Nele Karajilic, le rocker devenu auteur, est assiégé par des admirateurs en quête d’une dédicace et d’un égoportrait.
«Les guerres en Bosnie nous apportent toujours plus de questions que de réponses, parce que personne ne s’intéresse aux réponses.» -Nele Karajilic
Aucun pays de l’ex-Yougoslavie ne s’est à ce jour prêté à un exercice commun de mémoire pour exorciser les démons de la guerre. Pas de vérité et réconciliation ici, à chacun ses blessures, à chacun ses traumas et son interprétation de l’histoire au risque peut-être d’en répéter les moments les plus sombres.
source : msn.com