Vucic : „Les oreilles serbes sensibles voudraient toujours entendre ce qui leur plaît…“

23. oktobar, 2019 1 Komentar

Un prêt sera-t-il accordé pour cela?

Le financement sera très probablement en partie budgétaire, et en partie créancier. Nous n’avons pas de problèmes avec cela aujourd’hui, contrairement à il y a 10-15 ans quand on nous disait: «Vous ne pouvez pas rembourser parce que vous êtes déjà endettés.» Il n’y a plus de tels problèmes aujourd’hui, nous tirons des plans et tout cela fera partie du Plan national d’investissement à hauteur de 10 milliards, que nous présenterons les 5 et 6 décembre après la mise au point du budget. Nous travaillons activement pour montrer d’où nous tenons 10 milliards et dans quoi nous avons l’intention de les investir dans les 4-5 prochaines années. C’est une grande cause pour la Serbie. Nous essaierons de construire des conduites d’eau et des canalisations dans chaque commune, de raccorder tout le pays au réseau gazier.

Comment prenez-vous la position de Medvedev qui parle de la nécessité de respecter les principes de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies (qui implique que le Kosovo fait partie de la Serbie, ndlr) et à la fois de la disposition à accepter un accord entre Belgrade et Pristina?

Le fait est que c’est un accord entre ceux qui doivent déterminer leur avenir. Un accord qui ne satisfera personne entièrement. Mais cet accord n’existe pas et, vu la situation, il n’y en aura pas. Je ferai tout pour que cet accord soit conclu, mais je vois que le processus n’avance pas. Premièrement, les oreilles serbes sensibles voudraient toujours entendre ce qui leur plaît, même si c’est détaché de la réalité. Mais c’est le moindre des problèmes. D’un autre côté, les Albanais ne veulent rien entendre par rapport à un compromis effectif. Troisième point: tout ce que l’Occident propose à la Serbie n’a rien d’un compromis.

Vous avez dit publiquement que l’Occident ne proposait rien à la Serbie concernant le problème du Kosovo…

Je vais être franc, Angela Merkel a été extrêmement honnête par rapport à la Serbie pendant un entretien à Davos. Elle m’a dit franchement: «Aleksandar, nous ne pouvons pas accepter la séparation, la délimitation, l’établissement de nouvelles frontières». Avant cela je lui ai dit que les frontières n’étaient pas définies. Pour nous il n’existe qu’une frontière, et pour Berlin une autre. Une pour la Russie et une autre pour les États-Unis. Une pour la Chine et une autre pour la France. Une pour l’Espagne et une autre pour le Royaume-Uni (dans le sens où la Russie, la Chine et l’Espagne n’ont pas reconnu l’indépendance du Kosovo, ndlr). Je leur ai dit: tirons ces choses au clair.

Et que répondent-ils?

«On ne peut pas! Le Kosovo est un État indépendant dans des frontières qui existent. Nous comprenons votre problème, mais nous ne pouvons rien vous proposer actuellement.»

Autrement dit, tout est possible, mais nous devons reconnaître le Kosovo?

J’ai la conscience tranquille parce que je me bats toujours et partout pour notre peuple et notre pays. Nous n’avons pris aucune décision sous la pression de qui que ce soit. Je n’ai pas relâché de terroristes et je n’ai pas renoncé à la célébration de l’anniversaire de l’agression de l’Otan contre la Yougoslavie. Nous avons mené notre politique comme un État libre et indépendant, et nous continuerons dans ce sens. Le fait est que l’autre camp sait ce que veut le Kosovo indépendant, alors que nous savons souvent ce que nous ne voulons pas, mais ne comprenons pas ce que nous voulons.

Nous voudrions que quelque part sur notre territoire soit inscrit une Kacanik, sans aucun Serbe et qui est un grand centre pour le recrutement de terroristes de Daech* dans toute l’Europe (Kacanik est une ville du Kosovo. En 2015, la chaîne croate HRT  a qualifié la ville de Kacanik de champion du nombre de terroristes de Daech* par habitant dans un reportage sur le Kosovo, ndlr). A terme aucun Serbe ne voudra vivre à Kacanik.

Disposez-vous de mécanismes pour protéger les Serbes au Kosovo?

Nous trouverons toujours des moyens pour protéger les Serbes contre les pogroms et de ce qu’ils ont vécu dans les années 1990 et en 2004 (le plus grand pogrom antiserbe au Kosovo). Je le dis sérieusement, pas parce que je menace ou que j’ai de tels plans. Nous ne permettons à personne de tuer et de chasser notre peuple.

Le format des négociations sur le Kosovo peut-il changer? Que pensez-vous de l’organisation d’une conférence internationale?

Je me méfie des conférences internationales. Mais si elle devait avoir lieu, ce devrait être avec la participation de tous les principaux États. Je prône un dialogue avec les Albanais pour tenter de trouver un compromis. C’est difficile, bien sûr.

Remarque: à la fin de l’entretien avec la rédactrice en chef de Sputnik Serbie Ljubinka Minicic, le Président Aleksandar Vucic a déclaré: «Après ma visite à Sotchi je suis prêt (à poursuivre le dialogue). Je rencontrerai le Président Poutine le 4 décembre à Sotchi… Les 5 et 6 décembre je pourrai commenter toutes les ententes avec le Président Poutine, ce qui, je pense, est important aussi bien pour vous que pour notre pays.»

*Organisation terroriste interdite en Russie

source : fr.sputniknews.com

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