Devant les atermoiements de l’UE, le précieux allié chinois
Lundi 23 mars : accueillant en grande pompe le premier avion d’aide médicale provenant de Chine, Aleksandar Vučić déclare que « si la Serbie manque d’équipement, c’est la faute de l’Union européenne » car celle-ci a fortement restreint l’exportation de matériel médical depuis le début de la crise. Il ajoute, furieux, que « la solidarité européenne n’existe pas, c’est un conte pour enfants ». C’est à ce moment que le président serbe, dans un tournant historique, décide de faire totalement confiance aux Chinois, « les seuls qui peuvent nous aider » selon lui. Il va jusqu’à annoncer la naissance d’une « amitié qui va durer des siècles et des siècles ». Depuis ce discours, plusieurs avions chinois sont arrivés en Serbie, apportant plus de 3 tonnes de maques, de nombreux appareils respiratoires, mais aussi des médecins.
La Russie a également envoyé du matériel médical, ainsi que des tests de dépistage. De toute évidence, l’Union européenne a ici manqué le coche. Alors que dans les crises précédentes, elle avait été au rendez-vous (versant notamment 80 millions d’euros d’aide lors des inondations de 2014), elle a fait preuve d’inertie et d’aveuglement devant les enjeux géopolitiques actuels. Belgrade a lancé plusieurs appels à l’aide, qui se sont concrétisés par un résultat décevant : un avion affreté par l’UE, mais avec un matériel médical payé par la Serbie.
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