En matière de distillation, les expérimentations dans les Balkans n’ont aucune limite : noix, châtaigne, églantine, asperge, olive, aneth, pin, tournesol… Là réside l’autre caractéristique de cet alcool : il est l’apanage d’amateurs. Les meilleures rakijas sont faites maison. En Serbie, où les réglementations européennes n’ont pas (encore) sévi, la plupart des paysans ont leur alambic. De petits producteurs artisanaux se vantent néanmoins de produire des rakijas vieillies en fûts de chêne ou de mûrier pouvant rivaliser avec les cognacs ou armagnacs les plus fins.
Au bout de quelques années, l’alcool prend une belle couleur caramel, aux effluves d’épices, de bois, de vanille. Qu’on le sirote doucement par le goulot étroit des «čokanj», de minuscules verres soufflés (3 à 5 cl), ou qu’on l’avale cul sec, ce breuvage n’a rien de vieux jeu. De Belgrade à Toronto, une chaîne de bars à rakija au design dernier cri est même devenue très tendance !
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